Wednesday, January 12, 2011

Les faucons prennent leur envol à Dubaï




Un faucon surgit des dunes de sable dorées, sa silhouette puissante semblant tracer un arc dans le ciel, avant de disparaître soudain derrière une colline minérale. Aux Emirats arabes unis, ce rapace est le roi du désert : « la fauconnerie est une tradition bédouine transmise de génération en génération», raconte l’éleveur Mohamad Hilal.

Il y aurait près de 20,000 faucons et 500 fauconneries aux E.A.U, selon le vétérinaire Murad Basheer Moustafa, un chiffre qui reste toutefois approximatif, en l’absence de statistiques exactes. « Près de 1,500 faucons sont importés tous les ans, les races les plus prisées étant les faucons Pèlerins, Searock et ceux venus des lointaines plaines de Sibérie », explique M. Hilal. Les individus appartenant à cette dernière espèce sont monnayés à prix d’or, pouvant atteindre plus de 300,000 dirhams (près de 60,000 euros). « Mais les prix varient généralement entre 2,000 et 25,000 euros pour les espèces les plus communes », souligne le Dr. Mustapha. La valeur de chaque faucon étant déterminée par sa combativité, sa rapidité et sa filiation.

« Le prince Hamdan Bin Mohamad al-Maktoum (de Dubaï) organise chaque année, en Janvier, des compétitions destinées à évaluer les performances des fauconniers et de leurs faucons. Les gagnants remporteront des voitures de luxe ou des prix de quelques milliers de dollars, versés en espèces», souligne M. Hilal. Les rapaces changent souvent de mains à la fin des épreuves ; mais il existe également à Dubaï, un marché consacré à la vente de faucons.

Comme tout animal destiné à la compétition, les faucons requièrent des soins et un entretien tout particulier. « Le coût des soins prodigués peut s’élever à 1,500 euros par mois pour les oiseaux les plus rares, ou ceux qui ont été sujets à des maladies, le faucon étant un animal très fragile », ajoute le Dr. Moustapha. La fauconnerie n’est donc pas forcément à la portée de tout le monde mais demeure l’apanage des classes émiraties les plus aisées. L'Abu Dhabi Falcon Hospital, une clinique spécialisée dans le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies des rapaces, est même équipé d’un Pet hotel, un « hôtel » …réservé aux oiseaux domestiques !

« La chasse au faucon enseigne aux bédouins les vertus de la patience et de l’endurance », affirme le Dr. Moustapha. Et dans le désert de Rub el Khali, les cheikhs réapprennent avec leur rapace favori, surnommé « Al Horr » (l’oiseau libre), les qualités ayant assuré tout au long des siècles, la survie de leurs ancêtres. (Publié en partie dans L’expansion)

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