Thursday, May 27, 2010

Le PSP ouvre son fief à la Résistance: le Hezbollah au mont Niha


La nouvelle alliance sacrée entre le Parti socialiste progressiste (PSP) et le Hezbollah aurait accordé à ce dernier l’accès aux hauteurs du Chouf. Magazine enquête.

Des montagnes pelées entourent le village de Niha, dans le Chouf, un des hauts lieux saints de la religion druze. C’est en ce lieu isolé que les membres de cette petite communauté viennent en pèlerinage, pour se recueillir sur la tombe de Nabi Ayoub, communément connu sous le nom de saint Job. Seuls quelques oiseaux prédateurs traversent le ciel nuageux, survolant les pentes désolées des montagnes, qui se revêtent selon le moment du jour d’une robe d’un vert changeant presque blanchâtre. Partout règne le silence, perturbé de temps en temps par le son des gravats, dévalant les pentes escarpées. Pas d’animaux, ni d’arbres, mais des collines dégarnies à perte de vue. Au détour d’un énième sommet, un bunker apparaît soudain. Creusé à même le roc, il est protégé par un muret en parpaings gris et muni d’une porte métallique.
A quelques kilomètres à vol d’oiseau du sanctuaire de Nabi Ayoub, un combattant du Hezbollah monte la garde, perché au sommet d’un pic rocheux. Dès qu’il s’aperçoit de notre présence, il dévale la montagne, avec la souplesse d’un cabri. «Vous êtes en pleine zone militaire», s’exclame-t-il, interloqué, en pointant sa kalachnikoff dans notre direction. «Que faites-vous ici? Il est absolument interdit de pénétrer dans ce secteur!» A quelques mètres du bunker, sur les crêtes des montagnes séparant Niha, de la vallée de la Bekaa, une tranchée a été creusée. Destinée à protéger d’éventuels artilleurs, elle semble vide pour le moment.

Agitant son talkie-walkie, le combattant nous ordonne de quitter les lieux immédiatement. Devant la porte du bunker apparaît un autre combattant d’âge mur. Il nous observe durant quelques minutes. Le plus jeune nous suit à distance, sur une piste de terre parcourant la montagne de nord en sud, avant de nous intercepter, une nouvelle fois. «Vous devez rejoindre la vallée en coupant par le versant de la montagne en direction de la Bekaa, vous ne pouvez pas aller plus loin, la zone devant vous étant une zone militaire», nous enjoint-il. «Je ne fais pas partie de l’Armée libanaise! Je suis membre du Hezbollah», précise-il, un sourire un peu surpris aux lèvres.
De nouveaux avant-postes pour le Hezbollah? En effet, ces sommets abritent depuis des années déjà des positions militaires. A quelques kilomètres de cette zone, plus au nord, dans le village de Maasser, se trouvait le fameux radar de contrôle aérien libanais, qui pouvait détecter les avions ennemis à une distance aussi lointaine que le canal de Suez. Il fut détruit par les Israéliens durant les années de guerre. C’est ici même que se trouvent deux anciens bunkers israéliens protégés par des remblais de sable…
Aux confins du Chouf, au nord de ce nouveau front établi par le Hezbollah et s’étendant du nord du fleuve Litani jusqu’à Jezzine, le Parti de Dieu semblerait se préparer pour une nouvelle guerre… Mona Alami Publié en Mai dans Magazine